La première génération : Richard Neumayer sen. – Fondation de l’entreprise NEUMAYER

La première création d’entreprise de la famille Neumayer remonte à Richard Neumayer sen., né le 5 février 1834 à Bollenbach près de Haslach dans la vallée de la Kinzig. Il travaille d’abord comme apprenti et compagnon dans l’importante forge de Haslach, Haiss.

Depuis toujours, les pièces métalliques sont déformées par la chaleur et la pression. Les produits ainsi créés servaient à améliorer le défrichage, à faciliter l’agriculture, à la construction navale, mais aussi à la technique de guerre. Au milieu du XIXe siècle, cependant, la technique et l’organisation de l’ancien artisanat de forgeron, plutôt rural, ont été améliorées par de nouvelles formes de production. L’invention de la machine à vapeur par James Watt, en particulier, a ouvert de toutes nouvelles perspectives à la technique de forge : d’une part, les forges n’étaient plus tributaires d’un cours d’eau avec une roue à eau, d’autre part, le marteau de forge (mouton) pouvait être soulevé à l’aide d’un piston à vapeur, afin de donner à une ébauche la forme souhaitée en chute libre. En 1861, le plus grand marteau à vapeur de Krupp à Essen, d’une capacité de 50 tonnes, a été mis en service.

Le jeune compagnon Richard Neumayer reconnaît les opportunités de la mutation technique et fonde sa propre forge malgré tous les obstacles financiers et techniques. Il réussit une première étape en devenant associé d’une forge à Roveredo (Suisse/Tessin). Le 1er février 1867, il conclut le contrat de société nécessaire avec Wilhelm Zoppi de Roveredo et Caspar Bosch de Haslach. L’objectif de l’entreprise est la fabrication d’ancres de navires.

Peu de temps après, Richard épouse Anna Maria Gißler, une cousine de l’écrivain populaire Heinrich Hansjakob. Mais « Nannerl » ne se sent pas bien loin de chez elle. Une raison pour laquelle Richard cède sa première entreprise à son associé Zoppi et, en 1870, un peu plus près de chez lui, au bord du lac des Quatre-Cantons à Altdorf (canton d’Uri), il lance une deuxième tentative avec une forge.

Richard Neumayer sen. passe à une nouvelle gamme de produits

Dans le « Hellgässli », il loue d’abord une forge. Quatre ans plus tard, elle devient sa propriété. Avec la production de bandages de roues, de fers à cheval, de barres d’armes et de treuils, de grilles et de fers de chaudière, il est passé à une gamme de produits qui, par rapport aux ancres de navires, permettait une vente meilleure et plus rapide de ses pièces forgées.

Le succès commercial a également un impact sur la famille. Le 25 juin 1873, son fils Heinrich est né, et en tant que successeur de son père, il est responsable de la poursuite du développement de l’entreprise Neumayer en deuxième génération jusqu’en 1963.

Encore plus près de chez lui : la forge rurale de Gremmelsbach

En 1875, malgré le succès économique, la famille Neumayer retourne définitivement dans sa région d’origine et Richard Neumayer reprend temporairement une petite forge rurale à Gremmelsbach. Huit ans seulement se sont écoulés depuis la première création de l’entreprise. Richard achète la propriété à son camarade de classe et ami de l’époque de Haslach, Wilhelm Haiss. Son épouse Emma Haiss devient également la marraine de la fille Emma Neumayer, née en 1877 à Grimmelsbach.

Comme la forge de Gremmelsbach s’avère rapidement trop petite et peu susceptible de se développer dans l’étroitesse de la vallée, Richard Neumayer met aux enchères sa quatrième forge à Gutach le 22 septembre 1880. Il la dirige jusqu’à l’âge de 72 ans, puis son fils Heinrich lui succède. Richard Neumayer sen. décède le 25 février 1919 à l’âge de 85 ans à Gutach.